L’ASSOCIATION « LA ROUTE DE LA TRANSHUMANCE »
En 2000, à la demande de Stéphane IRIBERRI, berger de son état, un groupe d’amis décide de l’aider et de l’accompagner à réaliser son souhait de rallier le lieu d’estive au-dessus du Lac d’Estaing dans les Hautes-Pyrénées, où il passe l’été depuis 15 ans, à sa ferme de Labescau près d’Aillas en Gironde, à pied et bien sûr en conduisant son troupeau. Mais cela ne se fait pas comme cela. Pour des raisons de sécurité mais surtout sanitaires, les transhumances « au long cours » sont interdites depuis les années 50. Ses amis s’adressent donc au Ministère de l’Agriculture. Le ministre de l’époque, également maire de Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées, Jean Glavany trouve le contenu du dossier séduisant, donne son accord et attribue au projet le label « Patrimoine 2000 ».La première transhumance se fait donc en deux semaines sans lieux d’arrêts bien précis et sans quasiment aucune organisation. Seuls les critères de sécurité sont respectés.
Dès la deuxième année, les choses s’organisent. Bêtes et hommes sont arrivés assez épuisés lors du premier périple et la transhumance 2001 se fera en trois semaines, donc par étapes plus courtes et tous les soirs troupeaux et bergers trouveront dans les communes, contactées au préalable, un accueil chaleureux.
En 2003, l’association « La Route de la Transhumance » est créée. Le siège social est fixé à Captieux en Gironde. Les communes qui se trouvent sur « le chemin des troupeaux » sont représentées au conseil d’administration et s’acquittent de cotisations qui permettent d’engager les premiers frais, en particulier dans le domaine de la sécurité et de la publicité.
Tous les ans, cette manifestation attire de plus en plus de monde : curieux, « anciens » nostalgiques du temps passé, enfants et jeunes des établissements scolaires qui découvrent une pratique agricole ancestrale dont les livres parlent peu. Tous les soirs à l’aide d’un ordinateur portable, d’une vidéo projecteur, les images de cette transhumance sont projetées, y compris les photos du jour puisqu’ un photographe suit l’équipe du berger.
Médias, TF1 (journal de 13h), FR3 Sud, FR3 Aquitaine, journaux nationaux ,FR3 avec son émission DES RACINES ET DES AILES et revues spécialisés (La Terre, Pyrénées Magazine,…) presse féminine (Elle) et presse régionale (la République des Pyrénées, Sud-Ouest, La Dépêche,…) se font régulièrement l’écho de cette manifestation ce qui nous vaut d’avoir des retours positifs de tous les coins de France.
En 2008, le troupeau de Stéphane Iriberri ne peut être vacciné contre la maladie de la langue bleue. Les services vétérinaires départementaux de Gironde ne disposeront pas des doses de vaccin nécessaires en temps voulu! Il est donc purement et simplement interdit d’estive et la transhumance n’a pas eu lieu. Leberger perdra une soixantaine de bêtes ! En 2009 et 2010 la transhumance a repris son rythme de croisière.
Les choses n’ont pas toujours été simples, l’accueil dans certains endroits fut, par le passé, plutôt frileux. Les coups de bâtons et de parapluies ont menacé de pleuvoir !! Mais allez arrêter 350 brebis fermement décidées à rentrer chez elles !!
Depuis quelques années, nous avons créé un site Internet événementiel (pour une durée de 3 mois) en espérant un nombre de visiteurs important, ce qui nous conforterait dans notre démarche et nous «obligerait » de mener à bien les objectifs que l’association s’est fixé : vulgarisation et transmission orale, visuelle, écrite du patrimoine matériel et immatériel, des savoirs et savoirs-faire et le collectage de matériels, documents, photos, témoignages. Cela est long et difficile car les membres de l‘association sont tous bénévoles et répartis sur deux régions : Midi-Pyrénées et Aquitaine, Six départements : Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Gers, Landes, Lot-et-Garonne et Gironde. Les déplacements pour se rencontrer sont longs et coûteux.
Mais il est rassurant de savoir que ces bénévoles, dans les villages, font un travail de fourmi auprès des anciens, des enseignants, des enfants pour présenter notre démarche, qu’ils participent à la réhabilitation et à la vie de vieilles installations comme la Bergerie Ronde de Goualade en Gironde ou celle du Domaine d’Ognoas dans les Landes.
Cette transhumance est la quatorzième. Ceux qui avait vu dans cette aventure une démarche éphémère en sont pour leurs frais. Chaque année qui passe nous apporte la preuve que les gens ont de plus en plus envie de faire un petit retour sur ce passé (pas très lointain) qui réveille d’agréables souvenirs pour certains, qui émerveille les plus jeunes, et qui repose un peu à d’autres les questions de la convivialité, de la simplicité et du retour, dans certains domaines, à des valeurs, une qualité de vie plus saine. Mais les choses menacent de devenir compliquées pour l’organisation d’une telle manifestation. Les mesures de sécurité deviennent de plus en plus draconiennes, les gestionnaires de la voirie se bordant de plus en plus contre tout risque d’accident ou même de simple incident. Les dossiers de demande d’autorisation de transhumer doivent être de plus en plus précis et les parcours détaillés. Nous avons un gros travail d’information à faire auprès des services techniques des préfectures et des conseils généraux car on peut, par exemple, être considéré comme une manifestation sportive et plus précisément une compétition pédestre et on peut nous demander après le passage du troupeau sur une route départementale de rendre une chaussée propre.
Le troupeau est aujourd’hui encadré par deux véhicules équipés de gyrophares, de panneaux « ATTENTION TROUPEAU » et pilotés par deux chauffeurs expérimentés qui savent, à l’avant et à l’arrière du troupeau, se positionner pour éviter les « débordements » de conducteurs trop pressés et trop rapides. Ils sont, par talkie-walkie interposés, en contact permanent entre eux, et avec le conducteur du troupeau à l’avant, le berger à l’arrière. Quatre personnes équipées de baudriers fluorescents, de drapeaux rouges, règlent la circulation et canalisent les moutons dans les endroits dangereux (carrefours), lors des croisements ou des dépassements de véhicules. Dans les endroits sensibles, comme par exemple la traversée de la nationale Pau-Lourdes dans les P.A. ou de la 933 à St Justin dans les Landes ou encore sur le passage à niveau de la voie ferrée Pau-Tarbes, nous sommes encadrés par la Gendarmerie Nationale ou un agent de sécurité de la S.N.C.F.
La communication est certainement l’élément le plus important pour populariser la manifestation : cette année 1 600 affiches, 10 000 dépliants, 11 000 sets de table auront été dispatchés sur les régions traversées. Le site Internet www.laroutedelatranshumance.com est très visité et des personnes, étrangères à l’association, collaborent à sa vie, ce qui nous permet de le tenir ouvert toute l’année. Toutes ces actions ont bien sûr un coût. Outre la cotisation versée par les communes nous obtenons quelques subventions des collectivités territoriales. Conseils Régionaux, Conseils Généraux, Communautés de Communes sont sollicités mais les subventions aux associations, restrictions budgétaires oblige, se réduisent comme peau de chagrin et cela nous interpelle sur l’avenir des associations en général et de la nôtre plus particulièrement.
De nombreuses personnes qui ont marché quelques journées ou seulement quelques heures avec nous, partagé un repas ou qui simplement apprécient ce que nous faisons souhaitent nous aider financièrement et nous avons édité une modeste carte qui permet à partir de 20 € de devenir « MEMBRE ASSOCIE ».
Président | BEYRIES Guillaume |
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Vice-président | DEMASLES Pierre | |
Vice-président | LASSEGUES Patrick | |
Vice-président | DAVID Christian | |
Vice-présidente | FLORENCE Maryvonne | |
Vice-présidente | COUSTET Nicole | |
Vice-présidente | COULON Claudine | |
Trésorier | COUSTET Michel | |
Trésorière-Adjointe | MOURILLON Yveline | |
Secrétaire | FLORENCE Maryvonne | |
Secrétaire -adjoint | BELLEVUE Bertrand |
Adresse : Association la route de la transhumance hivernale – 1 Place des Tilleuls – 40240 SAINT-JUSTIN
Tél : 06.31.00.43.78
mail : route.transhumancehivernale@orange.fr